Labels environnementaux : comment les décrypter pour consommer de façon responsable ?
- NOISE emlyon

- 4 nov.
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Par Auriane Billerault
Face à l’urgence écologique, nous cherchons de plus en plus à consommer de manière responsable. Plusieurs solutions s’offrent à nous, comme les labels environnementaux. Mais avec leur multiplication, comment les décrypter afin de consommer de façon responsable ?
Pourquoi les labels environnementaux sont-ils importants ?
Le label environnemental est un repère pour le consommateur.trice, afin d’identifier des produits plus respectueux et promouvoir des fabricants et des distributeurs répondant à leurs caractéristiques.
Face à la multiplication des labels, le consommateur se retrouve dérouté quant à leur validité. Certains labels sont du greenwashing, une méthode marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique. Le consommateur se retrouve à devoir faire la différence entre de vrais labels et une stratégie marketing parfois floue.
Les principaux labels environnementaux et leur signification
Il existe différents types de labels environnementaux :
Les labels liés à l’agriculture :
On retrouve dans cette catégorie le label agriculture biologique (AB), propriété du ministère de l’agriculture et, le label bio de l’Union Européenne, ou, l’Eurofeuille. La France étant le deuxième plus grand consommateur de produits biologiques après l'Allemagne, il est essentiel de distinguer les labels bio certifiés des simples allégations marketing. Il faut repérer les logos distinctifs, comme le label agriculture biologique ou le logo bio européen, et les analyser .L’Eurofeuille communique des informations, comme l’origine de la matière première ou le code de l’organisme certificateur.

Les labels liés au commerce équitable :
Ces labels garantissent des produits fabriqués dans le respect des normes environnementales et sociale. Le label Fairtrade/Max Havelaar est le label éthique le plus reconnu. L’achat de produits labellisés soutient l’amélioration des conditions de vie des producteurs, des travailleurs et de leur communauté. Tous les ingrédients répondent aux cahiers des charges du commerces équitables, entièrement traçables, de la coopérative au supermarché.

Les labels spécifiques à certaines industries :
Certaines industries possèdent leur propre label, c’est le cas par exemple avec le Marine Stewardship Council (MSC). Ce label certifie un produit d’une pêcherie durable. Il assure la lutte contre la surpêche, la fraude sur les produits de la mer, ainsi que et la pêche illicite. dans l’industrie de la pêche. Son coût peut varier de $15,000 à $20,000, en fonction de différents facteurs, par exemple la complexité de la pêcherie. La MSC ne reçoit pas d’argent pour la certification cependant le producteur doit choisir un certificateur indépendant pour un coût situé entre $15,000 et $20,000. Le montant dépend notamment de la complexité de la structure. Enfin si la pêcherie souhaite communiquer sur le label en externe (sur son site internet ou autre) elle doit signer un contrat de licence et payer des frais annuels supplémentaires. dsur le label Dès qu’un contrat est signé associé au label, une redevance annuelle doit être payée. Son montant dépend de la valeur totale des certifiés MSC vendus sur une période donnée. Pour des transactions de produits certifiés MSC dont la valeur est entre £0 et £250,000, ce montant est fixé à £200.
On retrouve aussi des labels dans l’industrie du textile, Le coton bio certifié GOTS est un exemple emblématique de lien entre agriculture durable et textile responsable. Cultivé sans pesticides ni OGM, il préserve les sols et réduit la consommation d’eau de 91 % comparé au coton conventionnel. Le label garantit aussi des conditions de travail équitables et des vêtements sans substances toxiques, protégeant à la fois les agriculteurs, les ouvriers et les consommateurs.
Comment reconnaître un label fiable ?
Plusieurs critères doivent être pris en compte : la présence d’un organisme de certification indépendant, l’existence d’une réglementation reconnue qu’elle soit nationale, européenne ou internationale, ainsi qu’une transparence sur les critères d’évaluation.
Le consommateur dispose d’outils pour l’aider dans sa recherche de consommation plus durable comme les applications Yuka, Etiquettable ou Geev. Il existe des guides en lignes de labels fiables, comme fairtrade.net , ou le Ministère de l’aménagement du territoire et de la transition écologique.
Les limites des labels et alternatives pour consommer responsable
Bien que ces labels soient très utiles, ils ont aussi des failles. Ils représentent un coût élevé pour les producteurs. Leur obtention requiert audits, certifications et contrôles réguliers et coûteux. Les petits producteurs et les artisans se retrouvent à avoir du mal à assumer ces coûts et se retrouvent exclus de ce système. D’autres producteurs respectant des pratiques écologiques, se retrouvent aussi exclus par manque de moyens pour payer la certification. Le producteur doit payer un organisme pour obtenir la certification, et à payer lorsqu’il veut le modifier et, payer une redevance annuelle croissante proportionnellement à la vente du produit. Bien que les labels soient utiles pour les choix des produits responsables, des alternatives permettent d’améliorer sa consommation, comme privilégier les circuits courts et locaux, apprendre à analyser la liste des ingrédients, ou se renseigner et analyser les pratiques des marques consommeés.
Labels frauduleux
Malgré des régulations de plus en plus strictes, certains labels sont frauduleux. Les allégations « Sans pesticide » et « Sans résidu de pesticides » sont au cœur d’une vive controverse après la publication d’un article de Que Choisir en septembre 2020. S’appuyant sur des analyses de la DGCCRF (2018), celui-ci révèle que des résidus de pesticides ont été détectés dans un tiers des produits portant ces mentions, remettant en cause leur fiabilité. Les producteurs engagés dans ces démarches, comme le Collectif Nouveaux Champs ou l’Alliance Nature et Saveurs, défendent leurs pratiques, soulignant des contrôles stricts et des audits indépendants. Cependant, l’absence de cadre juridique clair nourrit la méfiance des consommateurs. Interfel, dans son guide publié début 2020, tente d’encadrer ces mentions, tandis que les professionnels plaident pour une reconquête de la confiance avant une éventuelle législation. Malgré des progrès affichés (98 % de conformité selon Interfel), le débat persiste sur la transparence et l’authenticité de ces labels.
Il y a un manque de contrôle strict sur certains labels, des stratégies marketing pour surfer sur la demande des consommateurs, et un flou juridique autour des termes “naturel” et “écologiques”.
Sources :





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