Quels sont les impacts de la culture sur l’environnement ?
La culture est en général définie comme « ce qui est commun à un groupe d'individus » et comme « ce qui le soude ». Elle englobe donc tout qui est appris, transmis, produit et inventé, mais le terme « culture » désigne surtout aujourd’hui l’ensemble des services culturels de nos sociétés. Si elle est essentielle à l’épanouissement de l’être humain, son industrie est de plus en plus polluante, notamment avec l’apparition du numérique.
En effet, d’après l’ONG Julie’s Bicycle, l’industrie de la culture émet 70 millions de tonnes de CO2 par an. La plus grande partie de la pollution est liée aux transports (le déplacement des spectateurs, du matériel et des œuvres). Les bâtiments de la culture sont eux aussi une grande source de pollution, notamment à cause de l’ancienneté des bâtis et de leur mauvaise isolation. Le numérique vient s’ajouter à l’équation et devient de plus en plus problématique, surtout dans le secteur de l’audiovisuel.
Les différents secteurs de l’art prennent donc chacun des initiatives éco-responsables afin d’atténuer leur impact. Ces initiatives leurs sont parfois imposés, d’autres sont volontaires et c’est ce que nous allons étudier dans cet article.
Des alternatives pour répondre aux enjeux environnementaux
Les accords de Paris de 2016 qui visent à diminuer d’ici 2050 l’emprunte carbone pour arriver à 2 tonnes par personne par an concernent toutes les industries, y compris la culture. Depuis, les acteurs publics qui influent sur l’industrie culturelle ont mis en place des solutions pour palier à l’impact environnemental que représente la culture.
Ainsi, les collectivités territoriales prennent de nombreuses initiatives pour que la culture reste centrale sur leur territoire, tout en favorisant des approches éco-responsables. En effet, de nombreux bâtiments culturels sont rénovés (salles de spectacles, théâtres, cinémas, musées…) pour réduire la consommation énergétique avec des matériaux plus respectueux de l’environnement, c’est le cas par exemple du Muséum de Bordeaux. D’autres initiatives sont prises comme à Lille, avec l’exposition Expérience Goya, qui, en diminuant le nombre d’œuvres exposées a réduit le transport des œuvres et donc son impact environnemental.
Le CNC (Centre national du Cinéma), a lui aussi pris des décisions radicales afin de rendre la production audiovisuelle plus respectueuse de l’environnement. En effet, en Juin 2021, le CNC lance le plan « Action ! » qui vise à influencer les producteurs à adopter des techniques plus éco-responsables pour leur projet de production. Depuis Janvier 2024, le CNC impose aux producteurs d’inscrire leur bilan carbone dans leur dossier pour pouvoir espérer des subventions de leur part. Sans subventions, le projet ne peut pas aboutir, ce qui oblige donc les producteurs à faire un réel effort pour diminuer leur bilan carbone.
L’art et la culture : voix de la conscience collective
Le secteur de l'audiovisuel soutient de plus en plus les productions engagées, notamment à travers des récompenses décernées aux meilleurs films abordant des thèmes tels que l'écologie et la responsabilité sociale. Par exemple, le "Deauville Green Awards", organisé chaque année depuis 2012, rassemble des équipes de films du monde entier pour une compétition visant à élire le meilleur film engagé de l'année. Ce festival met en lumière les enjeux de responsabilité sociale et environnementale en projetant plus de 100 films en compétition. Au-delà de la sensibilisation, il offre également des moments d’échanges et de rencontres où les acteurs de l'industrie présentent des solutions éco-responsables aux producteurs pour améliorer la durabilité des productions audiovisuelles.
Les œuvres artistiques ont le pouvoir de susciter une réflexion profonde sur les enjeux environnementaux et de transformer les mentalités. Par exemple, le film « Don't Look Up » illustre une société qui refuse d'écouter les avertissements des scientifiques sur une crise imminente, préférant ignorer la réalité au profit du confort. Cette métaphore de la météorite représente les problèmes environnementaux actuels, souvent négligés, mais aux conséquences potentiellement catastrophiques.
D’autre part, le film documentaire, « Demain », offre une vision plus optimiste en montrant des solutions déjà mises en place par des petits producteurs et coopératives. Toutes ces initiatives locales suggèrent qu’une transformation positive est possible à grande échelle.
Alors que ces industries jouent un rôle essentiel dans l'épanouissement humain, il est impératif de reconnaître leur impact sur l'environnement et d'adopter des mesures significatives pour atténuer leur empreinte carbone. Les initiatives éco-responsables témoignent de la prise de conscience croissante au sein de ces secteurs, avec des acteurs publics et privés qui travaillent ensemble pour promouvoir des pratiques durables.
En fin de compte, l'art et la culture engagés ne se contentent pas d'être des vecteurs d'expression artistique, mais également des agents du changement, encourageant la réflexion et catalysant les actions nécessaires pour construire un avenir plus durable.
Pour aller plus loin :
Écologie et culture : Greenwashing ou véritable transition ?
Art et écologie : notre top 3 de la culture engagée
Deauville Green Awards : Festival International du film responsable
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