Cet été, douze étudiants d’emlyon business school ont décidé de mettre à profit leurs compétences fraichement acquises en partant à la rencontre d’acteurs de la microfinance, dans le but d’aider des micro-entrepreneurs à pérenniser leurs activités et ainsi améliorer leur niveau de vie.
La « Mission Microfinance », un nouveau projet porté par l’association NOISE emlyon
Le projet est né l’an dernier suite à la grande levée de fonds solidaire The Rise, organisée par la plate-forme de microfinance Babyloan. Celle-ci vise à financer des micro-entrepreneurs partout dans le monde, c’est-à-dire des personnes aux revenus trop instables et/ou trop faibles pour avoir accès aux systèmes financiers classiques et à qui les instituts de microfinance ont décidé de faire confiance. Grâce à une détermination sans faille, The Rise a permis de récolter 74 000 euros depuis 2008, dont 54 000 en 2017.
Mais le NOISE emlyon ne souhaitait pas s’arrêter là, et une idée émerge alors : pourquoi ne pas aller plus loin dans cette démarche solidaire en se rendant directement sur le terrain pour accompagner et conseiller les micro-entrepreneurs dont on a aidé le financement du projet via la levée de fonds de Babyloan ? C’est ainsi que nait la « Mission Microfinance ».
Une mission de conseil opérationnelle à fort impact social
Après des mois d’attente et plusieurs jours de formation en France, c’est trépignant d’impatience que nos micro-conseillers ont débarqué début juillet dans les villes de Kébémer au Sénégal et de Chuquibamba et Moquegua au Pérou pour enfin commencer leurs missions !
Sur place, les étudiants travaillent main dans la main avec la MEC FADEC (Sénégal) et Fondesurco (Pérou), deux institutions de microfinance (IMF) qui se sont donné pour mission de permettre l’accès au financement à des personnes jugées « insolvables » par les banques classiques et ainsi les aider à atteindre l’indépendance financière. « Nous ne donnons pas des crédits, nous donnons des opportunités », nous dit David Vela, directeur général de Fondesurco, résumant ainsi parfaitement la philosophie de l’institut. La vision de la MEC FADEC est similaire, puisque le principal objectif de cet IMF est de « devenir le partenaire financier par excellence au service du développement communautaire », à savoir former ceux qui n’ont pas accès aux banques classiques en leur fournissant des services financiers adaptés et diversifiés.
Deux missions spécifiques au Pérou et au Sénégal
Nos douze étudiants n’ont pas la même approche, mais le même but, celui d’aider les micro-entrepreneurs à améliorer leurs conditions de vie. Au Pérou, les étudiants conseillent directement les micro-entrepreneurs en les accompagnant au quotidien durant toute la mission. Au Sénégal, au contraire, les étudiants ont réalisé un audit opérationnel de la MEC FADEC, ainsi qu’une enquête de satisfaction menée auprès des clients de l’institut, afin d’aider, via une amélioration des services de l’IMF, les entrepreneurs à recevoir un accompagnement financier le plus adapté possible.
Sur les deux continents, l’expérience a été riche en découvertes, et pour cause, les profils de nos micro-entrepreneurs sont loin de ce que l’on pourrait imaginer en France ! A Chuquibamba, petit village reculé dans la montagne, notre équipe accompagne par exemple Juana et Maria, fromagères toutes les deux, à relever des défis du quotidien : trouver une solution pour pasteuriser le lait et ainsi diversifier la production de fromages, (mieux) gérer les comptes, imaginer de nouvelles étiquettes pour améliorer le packaging des produits… A Moquegua, les micro-entrepreneurs sont plus « urbains » : l’équipe sur place accompagne par exemple Manuel qui tient un petit restaurant dans le centre-ville et Tino, un personnage haut en couleurs qui se bat pour tenir à flot sa pharmacie, vieille de plus de 110 ans ! De même, à Kébémer, les micro-entrepreneurs rencontrés, à l’image de Massamba, sont nombreux à élever chez eux des poulets, des moutons ou des bœufs pour les revendre avec une plus-value. Certains, comme Fatoumata, détiennent une boutique de prêt-à-porter, quand d’autres, comme Abdoulaye, vendent directement des vêtements sur un étal au marché. Tous aspirent à l’indépendance financière, et recherchent à la MEC FADEC un appui financier doublé d’un service humain et souple.
Le plus de la « Mission Microfinance » ? L’impact qui s’inscrit dans la durée. L’aide apportée est pérenne, même après le départ des étudiants. Au Pérou, ils ne se contentent pas de conseiller les micro-entrepreneurs, ils les aident également à mettre en place ensemble les propositions et solutions qu’ils leur apportent. Au Sénégal, l’audit et l’enquête de satisfaction réalisés donnent de réelles et concrètes pistes d’améliorations pour la MEC FADEC, qui une fois mises en application, seront à l’avantage des clients de l’institut.
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